J'ai réalisé un de mes rêves : Faire exploser les murs de ma maison. Démolir tout ce qui m'enferme l'esprit. Je vis maintenant dans les ruines d'une maison qui s'est écroulé. Il n'y a pas de toit, et c'est magique (parce que je peux voir le ciel à l'infini). Un jour, peut être, tu viendras admirer ce tableau aux dimensions gigantesques que j'ai accroché au plafond.
Je crois que j'ai toujours été claustrophobe. Je me sens trop à l'étroit entre les quatre murs d'une maison. J'ai besoin de plein air, de lignes d'horizon lointaines, très très lointaines, de grands espaces. Est ce que tes champs ressemblent aux vallées vertes irlandaises ? Celles avec des bosses, et des trous, des collines, et des creux ? Avec des moutons noirs qui broutent l'herbe et des petits murets en pierre ?
Je me demande ce qu'on ressent lorsqu'on respire l'air frais de la campagne ? J'imagine cela comme un shoot d'adrénaline, ou comme une piqûre d'héroïne ? Je me dit que si je m'exilait dans les prairies, je deviendrai une droguée de l'air frais et pur. Mais je ne veux pas partir, parce que, dans les champs, il n'y a que des crottes de moutons et des pissenlits. Moi, j'aime les choses en dur qui durent très longtemps, comme tous les meubles de ma maison. Tu comprends, je ne pourrai pas les quitter parce qu'ils sont comme mes amis. Ils ont eut une vie avant moi, des gens les ont usé de leur toucher. Et quand je caresse ma table, mes chaises, mes fauteuils et mon porte manteau, je sens la présence de tous ces gens qui se sont assis, qui ont posé leur manteau, qui ont mangé sur ces meubles. Est ce que toi aussi tu as des objets que tu affectionnes ?
PS : J'ai changé d'adresse : 1 rue de l'infini